
La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) à travers son Secrétaire général, Abbé Donatien NSHOLE a tenu, ce mercredi 13 janvier 2021, un point de presse, au Centre Inter diocésain situé dans la commune de la Gombe, pour faire non seulement l’état des lieux de la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement de base dans les écoles conventionnées catholiques en RDC mais aussi donner les recommandations de la CENCO quant à ce. D’où, pour sauver cette gratuité les prélats catholique ont fait savoir qu’il n’y a qu’une solution efficace à savoir la prise en charge convenable des enseignants et des écoles par le trésor public comme promis par le Chef de l’État, Félix Tshisekedi.
D’entrée de jeu, l’abbé Donatien Nshole a laissé entendre que la CENCO a salué la gratuité de l’enseignement de base conforme à la Doctrine Sociale de l’Église qui prône l’option préférentielle pour les pauvres. A contrario, la CENCO note que cette gratuité a connu quelques difficultés même dans certaines écoles conventionnées catholiques. Malheureusement, indique-t-elle, cette situation a été politisée au point qu’une certaine opinion, estime-t-elle, accusait l’Église catholique de travailler contre la décision du Chef de l’État.
Contre toute attente, la CENCO rappelle la fidélité à son engagement à accompagner les institutions du pays. De ce fait, à entendre l’abbé Donatien Nshole, la CENCO s’est donné le devoir de faire l’état de lieux de la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement dans les écoles conventionnées catholiques afin de conseiller utilement le Président de la République et d’accompagner le gouvernement pour la réussite de cette politique qu’elle encourage.
La gratuité dans les écoles catholiques
D’après la CENCO, 39.968 soit 16% des NU dans l’ensemble du réseau catholique ainsi que 883 soit 0,4% NP dans l’ensemble du réseau catholique. A cet effet, le secrétaire général de la CENCO dit l’Église catholique en RD. Congo gère au moins 40. 851 soit 16,1% des enseignants NU et NP dont 13,566 soit 33% à l’école primaire qui travaillent sans être payés par l’État.
« Une situation qui ne peut pas laisser indifférents les pasteurs car ces enseignants sont des parents qui ont aussi beaucoup de charge à leur actif », a déclaré Abbé Donatien NSHOLE devant la presse.
Aussi, il a énuméré plusieurs difficultés de la mise en pratique de la gratuité de l’enseignement de base dans le contexte actuel dont il demande de tenir compte dans la recherche d’une solution efficace.

Parmi ces difficultés, il y a notamment la démotivation des enseignants NU, NP et les autres mécontents de leur traitement (non-paiement du 2ème et du 3ème paliers) avec comme conséquence les arrêts récurrents des cours occasionnés par le boycott de l’enseignement et des grèves blanches; le non-respect du programme généralement non achevé à cause des absences des enseignants; l’insuffisance des frais de fonctionnement des bureaux gestionnaires et des écoles dont une partie est utilisée pour soulager les NU et les NP pour ne citer que ceux-là.
Les recommandations des évêques
Pour sauver la gratuité de l’enseignement de base en RDC les prélats catholique donnent ses recommandations à l’État afin que cette politique de la gratuité ne se transforme pas en une bombe qui pourrait compromettre l’avenir des enfants et détruire davantage la RDC.
La CENCO recommande entre autres l’augmentation des frais de fonctionnement des écoles et des bureaux gestionnaires; la réforme profond du SECOPE; le paiement de tous les enseignants NU trouvés en poste au moment de l’annonce de la gratuité; la révision de la rémunération des enseignants en tenant compte du coût de la vie pour ne citer que ceux-là.
En somme, les évêques catholiques disent qu’il n’y a qu’une solution efficace pour sauver la gratuité de l’enseignement à savoir la prise en charge convenable des enseignants et des écoles par le trésor public comme avait promis le Président de la République, Félix Tshisekedi. Par ailleurs, la CENCO dit de rester déterminée à accompagner le processus de la gratuité de l’enseignement de base qu’elle considère irréversible.
Christian Okende