
L’élite au négatif
Professeur comment appréhendez vous cette notion de l’élite en rdc ? Professeur Mupinganayi: Au sens péjoratif, d’aucun conçoit cette notion à l’identification malheureuse à un diplôme, au volume des biens matériels accumulé, à l’exercice d’un pouvoir ou d’un métier donné, ce qui serait la négation de la substance même de l’Elite, quand bien même ces facteurs peuvent concourir à la définition de l’Elite. En d’autres mots, la qualité de l’Elite est acquise à la suite non pas d’une situation donnée, mais plutôt d’un idéal à poursuivre inlassablement.
L’Elite au positif
Au sens positif comment la conceviez-vous professeur ?
Prof Mupinganayi*: L’ Elite est avant tout une conviction gagée sur un idéal concourant à la survie et à la grandeur de la communauté dont fait partie, référence de toute élite, car l’on n’est seulement Elite que par rapport à sa communauté.
La foi dans un idéal constitue la dernière ligne de défense de ladite Elite, ou l’on résiste jusqu’au sacrifice suprême, pour rester fidèle à l’idéal, on plane ainsi au-dessus d’autres hommes pour préserver son statut d’élite. C’est cela la logique de l’Ethique de conviction poussée jusqu’au bout.
L’idéal impose à l’Elite des obligation ms professionnelles concourant à la réalisation du destin de la communauté par lequelles l’Elite sort de l’anonymat sociétaire.
Si l’ on n’a pas un ideal, on peut exercervunnmetier détenir un pouvoir, accumuler des biens matériels, ce ne sera que pour sa gloire personnelle et en violation du principe de solidarité entre les hommes, le poi’t focal même de l’Elite. 8l est important de signaler ici que la foi dans un idéal libérateur implique la bonté du cœur de la part de l’Elite et la sincérité de celle-ci dans son engagement envers la société, autrement, on sera en face de l’Elite mobutiste.
Car en effet le Maréchal Mobutu de son vivant ne s’en cachait pas : il disait solennellement devant la nation qu’ilvne devait rien au peuple, mais c’est plutôt le peuple qui lu8 devait toutb, y compris le désastre et la misère. Il disait même sans froid aux yeux qu’il gouvernait par défi, c’est-à-dire, en so’ nom, pour lui, pour son goût et pour sa gloire individuelle.
C’est attitude était recyclé à chaque échelon de la pyramide politico-administrative par tous les collaborateurs ;voila pourquoi en RDC on a perdu toute notion d’Elite. Ceux qui se réclamaient de l’Elite dans ce contexte étaient appelés cadre du Parti-Etat qui, selon le président Mobutu consommaient sans produire, s’enrichissaient sans travailler et géraient sans être contrôlés., c’est cela le drame de la RDC, celui d’un peuple sans Elite ou d’une Élite évaluée à 1% de la population, proportion nettement insuffisante pour faire monter la pâte de la masse populaire. Et pourtant d’après nos estimation, il faut passer d’un à au moins 5 % d’Elite dans tous les secteurs de la vie nationale pour pouvoir espérer un renversement significatif des mauvaises tendances observées dans le pays.
En conclusion disons que la mission de l’élite dans la société est deduquer, de former et d’informer les masses populaires au moyen des discours et des témoignages de vie, en vue de les aider à se prendre en charge par un travail utile à la communauté. L’Elite gère de la diplomatie du groupe, sa défense et sa gouvernance.
Qui est-il ?
Professeur Mupinganayi Kadiakuidi est docteur en sciences de gestion et professeur à l’université de Kinshasa. Doyen honoraire de la faculté de sciences économiques et de gestion, il fut directeur des finances et membres effectifs de la conférence nationale souveraine (CNS) consultant au PNUD et à OMS en Audit et évaluation des projets, il fut directeur général du CARI société savante dotée d’un statut spécial consultatif à l’ECOSOC de l’ONU et l’organisation internationale de la francophonie. À nous revoir pour un second numéro sur la formation de L’Elite.
Jason Munginda