
« JIMMY KITENGE A BESOIN DE SOINS »
A Makala, Moleka a visité notamment Jimmy Kitenge. Secrétaire national chargé de la Communication du parti kabiliste, le PPRD, « Jimmy » se trouve, depuis le 10 août, en « détention préventive » dans cet établissement carcéral du chef de « propagation de fausses rumeurs ». Il a été interpellé, le 26 juillet, par des agents de l’Agence nationale de renseignements (ANR).
Au motif qu’il aurait déclaré – dans un des médias diffusés sur YouTube – qu’un « complot » serait en gestation contre la personne de la dame Marie-Olive Lembe di Sita, épouse Kabila.Le communicant du PPRD a passé une quinzaine de jours de « garde à vue » à l’ANR. Des voix se sont élevées pour vitupérer contre ce fait constitutif de « violation » du quatrième alinéa de l’article 18 de la Constitution qui stipule que « la garde à vue ne peut excéder quarante-huit heures ».
Depuis la nuit des temps, les « services » ont tendance à s’exonérer de cette obligation en invoquant le caractère exceptionnel des questions touchant à « la sécurité nationale ».
Lors de cette rencontre, l’aumônier Moleka dit avoir entendu Kitenge se plaindre notamment de mal de tête et de vertiges. « Quand je l’ai regardé, raconte Moleka, je me suis rappelé un épisode vécu en 2012 lorsque l’administrateur général de l’ANR d’alors, Kalev Mutond, m’avait contacté pour que j’aille récupérer Jacquemin Shabani, alors secrétaire général de l’UDPS ».
Moleka de poursuivre : « Le regard que j’avais perçu chez Jimmy est le même que celui que j’avais remarqué chez Jacquemin. C’est la situation d’une personne qui sort d’une torture extrême ». Pour avoir le cœur net, Moleka dit avoir demandé à Kitenge s’il avait été torturé. Réponse : « Il dit avoir été battu à l’aide d’une matraque à l’ANR. Ses bras portaient des blessures qui se sont cicatrisées ». Pour l’aumônier Moleka, l’état de Jimmy Kitenge requiert des « soins appropriés ».
Concluant sa narration, Albert Moleka Nzoko s’est dit horrifié de lire sur un tableau que la prison de Makala, construite en 1958 pour héberger 1.500 détenus, compte à ce jour 9.158 pensionnaires. A croire le locuteur, le « Pavillon 8 réservé aux VIP serait scindé en 8A et 8B ». Selon lui, « les détenus logés au Pavillon 8A ne sont pas gérés par le directeur de Makala mais par les services de sécurité ». Après avoir fustigé les conditions d’hygiène précaires et « l’absence totale d’humanité » dans ce lieu carcéral, Moleka de tonner : « Je tiens à dénoncer la situation des droits de l’homme à Makala ».
DESENGORGER LA PRISON DE MAKALA
Pour Moleka, la situation qui prévaut à Makala lui parait inimaginable dans la mesure où le Congo-Kinshasa est dirigé « par des opposants d’hier qui ne cessaient de vouer aux gémonies ce genre de pratique en prenant des risques pour leurs vies ». La main sur le cœur, l’ex-directeur de cabinet du regretté « Tatu Etienne » soutient qu’il n’a jamais vu une telle situation en vingt-huit années d’aumônerie.
« La situation est pire que sous les présidents Mobutu Sese Seko, Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila que je considérai comme un méchant ».Cette dernière affirmation a fait bondir Norbert Yamba Yamba qui a rappelé notamment le cas des personnes condamnées à 15 et 20 ans de prison dans le procès LD Kabila. « Ces personnes ont été graciées par le président Felix Tshisekedi », dira-t-il. Dans un style inimitable, Kalele Kabila a eu ces mots : « Prisonniers ou pas, les détenus sont avant tout des êtres humains qu’il faut respecter ».
Au mois d’avril dernier, la ministre de la Justice Rose Mutombo est apparue impuissante face à la problématique du surpeuplement à la Prison de Makala.
Elle s’est limitée à constater qu’il y avait à l’époque 8.889 prisonniers dont 4.271 en « détention préventive » et 2.026 condamnés. La ministre avait aussitôt « instruit » les deux procureurs généraux près les Cours d’appel de la capitale. Les deux hauts magistrats avaient reçu mission de désengorger la Prison de Makala. Depuis lors, le nombre de pensionnaires a été revu à la hausse soit 9.158. Allo! Madame la ministre Rose Mutombo…
il y’a combien des Jimy Kitenge. Donc la réforme des procédures des procès s’impose, accélérer les procès. C’est une charge non indifférente pour l’état, mais aussi l’état des droits, parceque sûrement il y’a des innocents à Makala.
Société ..,
Des ONG déplorent surpopulation carcérale et détentions irrégulières à Kinshasa.